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Un peu de tout sur pas grand chose

Du courage en politique

Publié le 26 Novembre 2015 par Michel Cavargini in Réflexions

"Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l'Ouest aujourd'hui, pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement dans chaque pays, dans chaque gouvernement...

Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d'où l'impression que le courage a déserté la société tout entière"

Ces quelques lignes sont de Alexandre Soljenitsyne et son extraites d'un discours qu'il a prononcé à Harvard en 1978.

Comment ne pas être frappé par leur actualité, près de 40 ans plus tard ?

Oui, le courage n'est plus aujourd'hui une valeur forte de nos sociétés occidentales, gavées de pain, de jeux et de confort.

Ce courage évoque en premier lieu le fait de risquer sa vie au nom d'idéaux ou au nom de la défense de sa patrie et des siens. Il s'agit de courage physique, de dépassement de soi. Il en a fallu du courage à ces hommes et à ces femmes qui se sont battus pour que la France reste debout quand nos ennemis la faisaient vaciller. Il leur en fallu du courage dans les tranchées ou dans le Vercors. Je n'aurai jamais de mots assez forts et assez justes pour leur rendre l'hommage qu'ils méritent.

Mais le courage n'est pas que physique. Il est politique aussi.

Parce qu'il n'est pas facile d'aller à l'encontre d'un système de pensée dominant, il faut du courage pour passer outre le "terrorisme intellectuel" qui, depuis des décennies, sévi et frappe d'effroi nos dirigeants politiques.

C'est parce qu'ils ont trop souvent craint les leçons de morale de la gauche que les dirigeants politique de droite ont trahi leurs électeurs et renié leurs engagements.

Que l'on pense au Chirac s'attaquant à l'Europe fédérale et au parti de l'étranger dans les années 70 et appeler à voter en faveur du Traité de Maastricht quinze ans plus tard pour se donner une chance d'être élu Président de la République en 1995.

Que l'on pense au programme du RPR, cosigné par ce même Chirac, Sarkozy, Juppé et tous les autres membres de ce parti dit "gaulliste" à la fin des années 80 et à ce qu'ils en ont fait quand ils sont arrivés au pouvoir en 1993.

Que l'on pense aux discours flamboyants de Nicolas Sarkozy durant sa campagne présidentielle de 2007, à ses promesses, à ses envolées sur le retour des valeurs fondamentales, sur la France de Jaurès à De Gaulle et au désastre que fut son quinquennat.

Le cas singulier de Nicolas Sarkozy est symptomatique de ce manque de courage car son image est celle d'un impétueux, d'un homme volontaire qui ne s'en laisse pas compter. Sarkozy, c'est l'homme du karcher, celui qui promettait de débarrasser les banlieues des racailles, celui qui n'hésite pas rouler des mécaniques - bien protégé quand même par son service d'ordre.

Il fait montre - jusqu'à un certain point - d'un courage physique mis en scène pour coller à l'image de l'homme de droite, de droite forte.

Mais toute trace de courage a disparu quand il a fallu aller à la rencontre des idées développées dans ses discours. Pour reprendre l'idée du courage développé par la philosophe Cynthia Fleury, Sarkozy a raté entre 2007 et 2012 le rendez-vous qu'il s'était fixé à lui-même et qu'il avait fixé aux valeurs qu'il prétendait défendre durant la campagne présidentielle.

Sa posture et ses discours étaient imprégnés de courage. Mais tel un cheval, il a refusé l'obstacle quand celui-ci s'est dressé devant lui. Le courage l'a déserté au moment il devait mettre en oeuvre ce pourquoi il avait été élu.

Ce courage qui manque tant à nos hommes politiques est un désastre pour notre société qui vit depuis trop longtemps sous le joug idéologique de cette gauche qui encensé Staline, Mao et autres dirigeants communistes sanguinaires, qui a fait de l'anti-racisme le paradigme dominant, qui a érigé en maîtres les contestataires de Mai 68 et érigé en valeur absolue individualisme le plus radical, rejetant d'un bloc toutes les valeurs morales qui ont construit notre civilisation, toute autorité, toute tradition, toute culture nationale, toute idée même de nation.

Quand ils sont dans l'opposition, ces dirigeants, hier de l'UMP, aujourd'hui des "Républicains", retrouvent leur verve et leur fermeté. Las, quand ils sont au pouvoir, ils n'osent plus. Ils sont tétanisés. Devant la force idéologique de la gauche, devant les syndicats pourtant si peu représentatifs, devant des professeurs qui ont pris en otage l'éducation nationale, devant des médias à l'impartialité depuis longtemps évanouie, devant les intellectuels, devant le microcosme du Café de Flore. devant les juges rouges qui tiennent le syndicat de la magistrature. Devant tout ce beau monde, ils ne bougent plus. Ils trahissent, perdent les élections et reviennent avec leurs belles promesses devant leurs électeurs, de plus en plus légitimement décontenancés par ce jeu de dupes dont ils sont les victimes récurrentes.

Demain, il en faudra du courage pour remettre la France à l'endroit. Pour que notre pays cesse sa marche lente mais inéluctable vers le déclin. Il en faudra du courage pour passer outre les oukases de ceux qui conduisent le train de la décadence depuis trop longtemps.

Il faudra aussi un certain courage aux Français pour faire le choix du redressement national.

 

 

 

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