Réponse à Monsieur FENOGLIO, Directeur du Monde

Dans l'édition du 4 décembre du "grand quotidien du soir", Monsieur FENOGLIO, Directeur du Monde, se livre à l'exercice de l'éditorial engagé contre le Front National et c'est évidemment son droit le plus absolu. Ce qui est moins évident à admettre, ce sont les erreurs (les mensonges, dites-vous ? Non, soyons magnanimes et parlons d'erreurs) qui émaillent son billet.

Voici donc quelques éléments de réponse à cette fumeuse démonstration d'un Front National dont l'idéologie et les propositions seraient "contraires aux valeurs républicaines, à l'intérêt national et à l'image de la France dans le monde" :

- Monsieur FENOGLIO affirme que le FN fait fi du principe d'égalité en proposant la "priorité nationale qui mettrait en oeuvre une discrimination ethnique à l'emploi, au logement ou encore aux prestations sociales. Or, Monsieur FENGLIO feint d'ignorer que la priorité nationale défendue par le parti de Marine Le Pen n'est absolument pas fondé sur l'ethnie mais uniquement sur la nationalité. Et comme, fort heureusement, en France, la nationalité n'a ni couleur ni religion, cette première affirmation est immédiatement invalidée. Et, oui, je crois qu'il y a une distinction à faire entre un citoyen français et un étranger en ce qui concerne l'accès à l'emploi ou au logement. Que ce Français soit noir et musulman et que cet étranger soit blanc et catholique n'y change rien. En France, priorité aux Français. Nous ne serions pas les seuls à agir de la sorte et cela me semble assez justifié surtout en période de crise économique aigue. 

- Il en est de même pour évoquer la fraternité : le FN propose selon Monsieur FENOGLIO le rétablissement de la peine de mort ce qui est contraire à notre Constitution. Alors, premièrement, il faut rappeler que le FN souhaite proposer aux Français, par référendum, ce rétablissement (auquel je suis personnellement opposé) et deuxièmement que notre constitution a déjà connu de nombreuses modifications depuis 1958. Si les Français le veulent après tout, c'est le peuple qui est souverain. Quant à la fraternité vis à vis d'un terroriste ou d'un tueur d'enfant, permettez-moi de ne pas m'en soucier plus que ça.

- La laïcité serait mise à mal car l'ensemble de la communauté musulmane serait visée par le programme du FN. Je n'ai lu cela nulle part et Monsieur FENOGLIO doit donc sonder les reins et les cœurs des dirigeants du FN. Donc, jusqu'à preuve du contraire, il serait bien de ne pas écrire n'importe quoi. Mais s'il était vrai que la communauté musulmane était discrimnée, je serais l'un des premiers à m'opposer à cette velléité que je ne peux envisager.

- Quant à la liberté, le FN la foulerait aux pieds sous prétexte que Marine Le Pen n'aurait pas apprécié les prises de position du journal "La Voix du nord" depuis quelques jours. Il a dû m'échapper que les journalistes ne pouvaient être critiqués. La liberté des journalistes est-elle menacée parce que leurs prises de position sont critiquées. J'ose espérer que non d'autant plus que pour ma part, je défends une liberté d'expression la plus large possible. Rien n'est pire que la moindre censure. Toutes les opinions doivent pouvoir être émises. Ensuite, au débat démocratique d'évoir lieu.

- Parlons du programme économique. La sortie de l'Euro causerait une dévaluation qui entraînerait "comme toujours" un appauvrissement généralisé. Comme toujours ? Monsieur FENOGLIO devrait réviser son histoire économique récente car non ! une dévaluation n'est pas synonyme de catastrophe. au contraire, elle peut souvent doper une économie comme cela a déjà été le cas en France sous le Général De Gaulle.

- Le protectionnisme serait une erreur monumentale. Faut-il rappeler à Monsieur FENOGLIO que quasiment tous les pays du monde avec qui nous commerçons déjà - hors UE - pratiquent ce protectionnisme économique ? Donc, cela ne pourrait que nous protéger enfin efficacement vis à vis d'eux. Quant à nos partenaires européens, rien n'empêche, comme avant, de nouer des liens économiques privilégiés.

- Sur le supposé étatisme d'un autre âge que constituent les autres mesures économiques et sur le fait qu'elles ruineraient une "compétitivité convalescente", je répondrai simplement que notre compétitivité n'est pas convalescente, elle est morte depuis longtemps. La faute en revient aux politiques économiques conduites depuis des années et qui se sont révélées désastreuses. Avant de venir donner des leçons, encore faut-il être irréprochable !

- Enfin, que deviendrait l'image de la France dans le monde ? Je n'en sais rien. Mais peut-elle être pire qu'aujourd'hui ? Quelle est l'image de notre pays actuellement ? Petit caniche des Etats-Unis, ruiné, cible des pires attentats terroristes, etc. Quelle belle image !

Voilà en quelques lignes et sans vouloir épiloguer, une réponse succincte à Monsieur FENOGLIO, venant d'un simple citoyen qui n'est ni cadre ni militant du Front National. Simplement un citoyen qui n'aime pas être pris pour un imbécile, qui aime bien l'honnêteté intellectuelle, qui essaye de réfléchir par lui-même et qui n'a pas apprécié cet éditorial truffé d'erreurs... de mensonges ? Non, je n'ose y croire.