Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
cavargini.over-blog.com

Un peu de tout sur pas grand chose

Représailles corses

Publié le 28 Décembre 2015 par Michel Cavargini in Politique nationale

Représailles corses

Depuis bien trop longtemps, on ne compte plus le nombre de pompiers agressés, de policiers interdits de cité, de médecins refoulés à l'entrée de certains quartiers. On en viendrait presque à considérer que ces atteintes graves à l'autorité de l'Etat sont aujourd'hui banales. Il est vrai que ce sont des dizaines de zones de non-droit qui sont répertoriées sur le territoire national. Plus clairement, ce sont des endroits où pullulent les armes - souvent des armes de guerre - le trafic de drogue, le racket, la violence quotidienne, le racisme anti-français, celui qu'on ne dénonce jamais, celui qui n'intéresse ni SOS Racisme, ni le MRAP, ni la LICRA, ni les belles âmes que compte notre pays.

Ce sont des quartiers dits "sensibles". Parce que nous avons peur des mots en France. Parce que nous ne savons plus mettre les mots justes sur les maux qui nous assaillent. Car, à bien y regarder, ces quartiers ne sont pas "sensibles". Ils sont hors-la-loi, hors la République. Ils sont devenus des quartiers annexés par des minorités qui font vivre la terreur à la population locale qui n'a presque plus d'autre choix que de se soumettre, de baisser la tête, de courber l'échine ou bien de partir pour ceux qui en ont les moyens.

Cet état de fait, nous le devons à tous les gouvernements de droite comme de gauche qui se succèdent depuis des années et qui ont abandonné ces quartiers pour avoir la paix ailleurs, croyant à tort qu'en abandonnant ces territoires, cela apaiserait la soif de pouvoir de ces minorités agissantes. Bien au contraire : voyant que la République reculait, elles ont décidé d'en vouloir toujours plus. Et petit à petit, elles établissent leur hégémonie sur l'ensemble du territoire. Et ceux qui ne sont pas touchés aujourd'hui, se croyant à l'abri, le seront demain et feront comme partout : ils se soumettront. Jusqu'à ce qu'un jour certains relèvent la tête et décident de ne plus se laisser faire.

C'est ce que nous venons de vivre, pour la première fois, en Corse, à Ajaccio, ces derniers jours. Après que certains ont cru bon d'agresser des pompiers aux cris de "Corses de merde" ou de "Sales Corses, cassez-vous d'ici", on a assisté à un élan populaire sans précédent. Des centaines de Corses ont en effet décidé d'aller en découdre avec les auteurs de cette agression, se rendant sur leurs lieux de résidence pour leur montrer qu'ici, il ne serait jamais question de soumission. "Souvent conquise, jamais soumise" rappellent les Corses à propos de leur île. Les événements récents sont une nouvelle démonstration de la justesse de cette devise.

Il n'est pas dans mon propos d'approuver l'attaque qui a visé une mosquée ou bien les propos à caractère raciste qu'on a pu entendre parmi les manifestants. Sans aucun doute, cela fut de trop et cela n'aurait jamais dû se produire.

S'agissant de ladite "mosquée", il s'avère que la salle saccagée n'abrite officiellement aucune pratique cultuelle bien qu'il apparaisse que cela soit le cas si l'on en croit ce que nous rapportent les médias ainsi même que des membres éminents du gouvernement - Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur notamment. Deux choses donc :

1/ Si cette salle n'est pas une salle de prière officielle mais clandestine, il faut espérer que tout sera mis en oeuvre pour remédier à cette atteinte aux lois républicaines. 

2/ Cela n'enlève rien au fait que le saccage de cette salle n'aurait jamais dû avoir lieu.

Mais avant de condamner ces paroles et ces actes, n'aurait-il pas mieux valu condamner avec la plus grande fermeté l'agression des pompiers et les propos envers les Corses ? Et plus que condamner verbalement, n'aurait-il pas mieux valu interpeller les fauteurs de troubles ? Et plus qu'interpeller ces fauteurs de troubles, n'aurait-il pas mieux valu les condamner lourdement ?

La réaction des Corses après l'agression des pompiers n'aurait jamais été telle si l'Etat avait fait son devoir, si notre Etat était encore un véritable Etat disposant du monopole de la violence légitime. Mais il faut bien reconnaître que cet Etat déliquescent est plus prompt à flasher les automobilistes qu'à protéger les honnêtes citoyens.

En fin de compte, je me réjouis de cette réaction de la population locale face aux voyous qui croient pouvoir, comme sur le continent, annexer un quartier. Je m'en réjouis car elle permet de montrer qu'en étant unis face à l'adversité, nous serons toujours plus forts que ceux qui croient faire la loi dans nos villes. Je m'en réjouis aussi car il est temps d'affirmer haut et fort qu'aucune zone de non-droit ne doit perdurer sur notre territoire. Je m'en réjouis enfin car il est temps que la peur change de camp ! 

Mais dans le même temps, je dois l'avouer, elle m'inquiète car elle est la preuve que nous ne pouvons plus rien attendre des pouvoirs publics. Si ce sont les citoyens qui doivent se lever pour reprendre le pouvoir dans les quartiers désertés par l'Etat, cela ne peut conduire qu'à la guerre civile. Cette fameuse guerre civile que Manuel Valls, cet irresponsable, promettait si le Front National remportait les élections régionales, elle n'a jamais été aussi proche. Et si elle doit éclater, Manuel Valls, comme François Hollande et leurs prédécesseurs, en seront les seuls responsables. Car si l'Etat n'est pas disposé à faire régner l'ordre, alors, demain, les Français du continent, comme les Corses hier, se lèveront peut-être pour reconquérir les territoires perdus de la République et de la Nation. Et cela ne pourra se faire sans heurts ni violence ni dommages collatéraux ce qui n'est pas souhaitable pour notre pays et notre avenir.

Alors, oui, le temps de la reconquête est venu. Mais c'est à l'Etat et à l'Etat seul de mener cette reconquête.

 

Commenter cet article