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Un peu de tout sur pas grand chose

En route pour 2017

Publié le 12 Février 2016 par Michel Cavargini in Politique nationale

En route pour 2017

Dernière ligne droite, le sprint est lancé. François Hollande sait qu'il ne lui reste que peu de temps pour espérer un renversement de situation qui paraît aujourd'hui bien hypothétique en vue de 2017. Alors, il remanie, il élargit son gouvernement pour resserrer des liens distendus, fait revenir les Ecologistes, offre un strapontin au Parti Radical de Gauche - et s'offre une belle campagne de presse régionale par la même occasion - , feint la réconciliation avec Jean-Marc Ayrault et renforce Manuel Valls pour la seule bonne raison qu'il ne peut pas faire autrement. Mais il est toujours autant coupé des frondeurs socialistes, toujours aussi honni de la gauche de la gauche qui voit Jean-Luc Mélenchon s'inviter à la Présidentielle en homme providentiel hors des jeux de partis, toujours aussi moqué par l'opinion qui n'aura jamais cru en lui et qu'il n'aura jamais su convaincre qu'il était fait pour le rôle de Président de la République.

Cela fait bientôt quatre longues années que les socialistes sont au pouvoir. Ils n'en ont rien fait. Cela ne me surprend pas et me déçoit encore moins puisque je n'ai jamais cru qu'ils avaient les solutions adaptées pour extraire notre pays du déclin économique, moral et identitaire dans lequel il semble s'enfoncer inexorablement. François Hollande et les siens ont accentué le processus, déjà entamé depuis longtemps. Leur échec est patent dans tous les domaines : emploi, dette, immigration, insécurité, fiscalité, Europe, unité du pays, éducation nationale, logement, etc.

Pour expliquer cet échec, beaucoup estiment que ce gouvernement n'est pas assez à gauche, que la dérive "sociale-libérale" d'un Hollande arrimé à son Premier Ministre est la cause de tous les maux. A l'instar de Mélenchon et de ses affidés, ils réclament un retour aux fondamentaux socialistes et voient dans leur abandon la cause majeure de la défiance de plus en plus inquiétante des Français envers la majorité. 

Mais si une tendance est avérée dans la multitude des sondages dont nous abreuvent instituts et médias c'est bien que l'opinion ne réclame pas "plus de gauche". Bien au contraire. 

Et c'est bien la raison pour laquelle Hollande ne donne aucun gage à cette "gauche de la gauche" dans ce remaniement. Ce n'est pas sur ce terrain que se jouera l'élection présidentielle de 2017. Il le sait. On peut tout reprocher à François Hollande, sauf d'être bête ou mauvais tacticien. Il sait où il va et comment il veut y aller. Evidemment, tout sera conditionné aux résultats sur l'emploi. Il ne pourra pas sérieusement porter une nouvelle candidature en cas de chiffres du chômage qui ne seraient pas au moins stabilisés. 

Cela, malheureusement pour lui, il ne le maîtrise pas tout à fait. 

En revanche, il sait que sa seule chance d'être réélu passe par la non dispersion des voix à gauche - Mélenchon étant incontrôlable, il ne fait pas partie de l'équation - qui le permettrait d'espérer un second tour face à Marine Le Pen en devançant le candidat des Républicains. 

A ce jour, je ne vois guère qu'une candidature de Nicolas Sarkozy ou de François Fillon (assez improbable) pour lui permettre d'atteindre ce second tour. Face à Alain Juppé, il n'a clairement aucune chance.

Ce remaniement n'est que la première étape du sprint présidentiel hollandais. La deuxième sera de tout mettre en oeuvre pour que Nicolas Sarkozy soit le candidat de la droite.

Voilà les préoccupations de François Hollande à 14 mois de l'élection présidentielle.

La France ? Elle ne compte plus.

Les Français ? Des électeurs.

 

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