Images

Une musique de fond, une chemise en soie, un feutre noir, des yeux verts, une plage déserte, un ciel d'orage, une feuille blanche, un encrier d'écolier, une table basse, un verre de vin, un verre à moitié vide, un autre à moitié plein, un jouet cassé, un ventre rond, un ballon en cuir, des affaires en désordre, un ordre établi, un cheval de course, un chat et un chien, une goutte de liqueur, un cœur en or, des éclats de rires, des rires et des larmes, des larmes de bonheur et des larmes de tristesse, une princesse, c’est toi, c'est toi qui n'es pas là.

Des soupirs à n'en plus finir, des nuits d'éternité, des images qui s'accrochent et ne s'effacent pas, des odeurs qui reviennent comme reviennent les mauvais jours et aussi les souvenirs, les rêves les plus gais et la réalité la plus cruelle qui s'entremêlent et se confondent, mes mains sur ta peau et ton sang qui ne fait qu'un tour, mais un tour de plus, un tour de trop, un tour violent, un tour qui revient et puis s’en va et tout qui finit puisque tu n'es plus là.

Des cris de joie, de peine et de rien, des adieux qui n'en finissent plus et finissent quand même, des retrouvailles qu'on espère, qu'on attend puis qu'on désespère de vivre un jour, des jours de bonheur, de mélancolie et de tout petits riens. Des riens de toi, des riens de nous, des riens de moi, éparpillés et parsemés de ci, de là, ici ou là-bas, de bas en haut et de haut en bas-fonds, tout au fond d'un couloir, un couloir cerné de miroirs qui me renvoient à ce que tu vois, à ce que je suis sans toi. Voilà le quotidien terrible d'une vie à t'attendre, une vie à tendre les mains dans l’espérance folle de nous, dans l’espérance folle de toi dont j'étais fou.